Les enfants nés en France recevront désormais onze vaccins obligatoires, contre trois vaccins obligatoires antérieurs, ou risquent d’être exclus des crèches ou des écoles françaises; l’annonce du gouvernement français vise à éliminer le scepticisme croissant à l’échelle nationale envers les vaccins et l’un des taux de rejet de vaccins les plus élevés au monde.
La ministre française des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé la mesure visant à étendre la couverture vaccinale au-delà des 70% actuels de la population infantile déjà vaccinée.
« Je n’aime pas m’imposer des obligations, ça va contre mon caractère mais avec les vaccinations c’est justifié » a souligné Buzyn ajoutant qu’aucune mesure répressive n’avait été prise contre les parents non conformes à part les avertir qu’ils ne pourront pas inscrire leurs enfants dans toutes les crèches, écoles ou camps d’été, qu’ils soient privés ou publics.
Les 11 vaccins obligatoires sont : la polio, la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, la bactérie Haemophilus influenza (grippe), le pneumocoque et le méningocoque C, désormais inscrits sur la liste des vaccins obligatoires en France avec la diphtérie (depuis 1938), le tétanos (depuis 1940) et la poliomyélite (depuis 1964).
En théorie, le code pénal français prévoit jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende à quiconque tenterait d’éviter de vacciner ses enfants sans motif légitime et bien que les condamnations soient très rares dans ces cas.
C’est le Premier ministre français, Edouard Philippe, qui a annoncé le 4 juillet 2018 ces mesures en réponse au scepticisme intérieur croissant à l’égard des vaccins. Philippe a déclaré qu’il était « inacceptable » que des enfants en France « meurent encore de la rougeole » (Entre 2008 et 2016, 24.000 cas ont été déclarés en France dont 10 cas sont décédés.) Philippe a évoqué le nom de Louis Pasteur, le biologiste français crédité de la recherche et le développement des premiers vaccins contre la rage et l’anthrax au 19e siècle.
Selon une étude de 67 pays publiée en 2016 41% de la population française considérait les vaccins comme dangereux.
Un autre sondage officiel français de 2016 a révélé que 24,7% de la population était défavorable aux vaccins contre 8,5% en 2000.
Selon des responsables français, une autre idée fausse répandue est que l’hydroxyde d’aluminium utilisé comme adjuvant de vaccin (une réponse de rappel immunitaire humain) pourrait produire des dommages musculaires.
D’autre part, l’académie agro-alimentaire française a souligné en 2016 qu’aucune relation de cause à effet n’avait été établie et n’avait eu connaissance d’un seul cas en 2012, ajoutant que les humains pouvaient également être exposés à l’aluminium par le biais de l’alimentation ou des cosmétiques.
Ce changement dans la législation sanitaire française est venu comme une imposition virtuelle par le Conseil d’État français qui a donné le 8 février 2018 à l’exécutif français un délai de six mois pour clarifier sa politique envers les vaccins, après une action en justice intentée par une association de soutien à la « Médecine naturelle”.
Le Conseil d’État français a estimé que soit la liste des vaccins obligatoires pour les bébés de 18 mois devrait augmenter, soit des mesures devraient être prises pour que chaque maladie potentielle puisse être traitée par un vaccin spécifique pour chaque maladie, ce qui apparemment ne peut pas être fait.